EDITO #2
Fierté d’être indépendant ou pas ?
Avons-nous des raisons de célébrer nos 46 ans de presqu’indépendance (n’oublions pas Mayotte) ?
Le mois de juin vient de s’écouler, et nous ne sommes pas en reste de nouvelles inquiétantes. Qu’il s’agisse de l’inaction de la justice et de la mainmise de l’exécutif sur celle-ci, du traitement médiatique toujours aussi problématique des violences sexistes et sexuelles ou encore de la pénurie de produits carnés due à une gestion catastrophique des affaires économiques et sociales du pays, nous en avons des raisons de douter. Certain-es même, avec cynisme, se demandent pourquoi être fier.e.s de cette indépendance.
« OUH! OUH! OUH! »
Et pourtant… si d’un côté, tout est orchestré pour silencier les Comorien.ne.s, ces dernier.e.s ne se laissent pas faire. Par-ci, par-là, la voix de celles et ceux en souffrance gronde. Bon gré, mal gré, les Comorien.ne.s tiennent bon. Idriss Mohamed, figure révolutionnaire historique, lance un appel au sursaut sous forme d’une plateforme participative Ukombozi. On en vient presque à oublier que depuis 2019, les manifestations sont interdites. Mais certain.e.s continuent de braver cette interdiction : novembre 2019, janvier 2021, mai 2021. Et que ces personnes ont payé cet engagement au prix fort. Et Azali Assoumani le dit lui-même : partout où il va, on lui « ouh, ouh, ouh ».
YES, WE (go to) CAN
N’oublions pas non plus ce qui doit être célébré : le statut de réserve de biosphère de l’île de Mwali au début du mois de juin. C’est un élément important qui devrait nous permettre, dans des Comores dirigées par de vrai.e.s patriotes, de repenser notre rapport à l’environnement, au tourisme mais aussi à l’agroécologie. Espérons, et ne nous laissons pas déposséder de nos ambitions pour les Comores.
C’est parce que beramu i pepeza o mwezi sita wa juillet que nous pouvons célébrer la sélection des Comores à la CAN, avec force et fierté, en tant que Nation. Et nous ne laisserons pas des politiciens prendre en otage les rêves et les espoirs de toute une nation.
Depuis 46 ans, les Comorien.ne.s ne cessent de se battre pour des Comores meilleures et libres. Footballeurs compris. Et c’est le 6 juillet 1975 qui nous permet cela.
Donc oui, aujourd’hui, nous célébrons notre indépendance. Nous montrons notre amour pour notre pays, notre fierté d’appartenir à cette nation pleine de richesses.
Leo ngari furahiyo wo uhuru wa hatru.
En paraphrasant et en reprenant les termes du poème de Si Mohamed Naçr Ed Dine :
« [Maudu], mwana watwania [gujo] djuha [ya] hime
Tsena [ya]panie [ya]trie shime
[Ya] onise zefikira zaha[he] za kinyume
Djumwa udhulumiwa inu maha na mida
« Zifuba zidjaya roho ziparia
Nasi rilemewa usubiria
Rilindi no lindia na tabu zeshimia
Masiwa yangamia ha udjihupvia ».
Mawudu ngaridjo sherehi maendeleyo.
Badiant
Ce qu’il ne fallait pas manquer ce mois-ci
Notre show « Hari tout est sous contrôle » sur le thème : L’impact de la diaspora
Le webinaire de Comores Initiatives sur Economie et Anda
Actu' UHURU 2021
Event : Tous sur le Vieux-Port de Marseille à 18h pour les 46 ans de l’indépendance
Event : Fête de l’Indépendance avec Mvukisho ye Masiwa à Bondy Dimanche 11 juillet
Livre : Dawula ya haki et Wadzadze Wairoumbi nous parłe d’indépendance avec une perspective révolutionnaire
QUI SOMMES-NOUS ?
"Ufahari wa Komori - Pour la dignité des Comores" est un collectif de citoyennes comoriennes créé le 2 avril 2019 en réaction aux exactions commises dans l'Union des Comores pendant le scrutin présidentiel. Notre collectif se bat pour le rétablissement de l'État de droit, la protection des libertés individuelles.
Nos valeurs sont la solidarité, la démocratie, les droits des femmes et les droits humains ainsi que l’unité de l’archipel des Comores. Nous militons pour la défense de l’intégrité des Comores, la dignité de son peuple et de son patrimoine.